La textée - 2

Publié le par papou1er


Cette textée a été  écrite par Jacques Jouet et est disponible sur le site des papous (le vrai, celui de France Culture). Du coup, après notre rencontre, on pourra mettre nos essais sur le site de l'émission.

http://www.radiofrance.fr/chaines/france-culture2/emissions/papous/forum_accueil.php

 

Donnez donc, une bonne fois, sèchement congé à un sentiment.

Faites poliment (et tout aussi laconiquement) machine arrière à la ligne suivante.

Comme si vous aviez gardé les cochons ensemble, en une phrase à peine plus développée, dites à ce sentiment sur quel support-surface élevé vous le voyez inscrit.

Avec le même démarreur, dites à ce sentiment qu’un être cher en est porteur. Réitérez en lui concédant que son sort pourrait être pire et dans la même phrase qui passe à la ligne, justifiez cette assertion en renforçant votre argument  par l’enjambement d’un mot qui est l’antonyme concret de ce sentiment abstrait.

Répétez la deuxième ligne de votre poème (si vous n’avez pas compris que c’est un poème en vers libres, reculez de trois cases jusqu’au CM2).

Invoquez un deuxième sentiment nettement plus euphorique que le premier.
Nietzschéisez quelque peu ce sentiment en trois vers brefs qui établissent son immatérialité baroque. Décrivez ce dernier sentiment (à moins que ce soit le premier) en le décrivant comme un clown perdu.

Renommez le premier sentiment en opérant, bien entendu, une magnifique résolution des contraires.

Titrez en trois mots qui laissent entendre que définir quelque chose par son contraire n’est pas nécessairement une trahison. Posez le titre en tête du poème.

Publié dans la textée

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Fumer à l'air libre Disparais de ma vue, objet de mon tourment. Non, reviens s'il te plaît maintenant. Je te vois sur chaque mur du Marlboristan, Je te vois dans la poche de ce proche parent. Je pourrais te lâcher, t'écraser, Librement, te laisser consumer. Non, reviens s'il te plaît maintenant. Apparais dans mon champ, ô mon apaisement, Bouddha évaporé aristotélicien, Acide cyanhydrique pour mon entourage, Source de revenu de mon pharmacien. Tu ne me fais guère sourire, mon auguste oraison, Et de te relever je n'ai plus le courage. Je ne me remettrai pas de ton interdiction.
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